Maison de l'Architecture

Nous désignons par « métadonnées » toutes les informations sensibles capturées par divers outils – qu'il s'agisse de caméras, d'appareils photo, de smartphones (informations météorologiques, systèmes d'information géographique, etc.) – et qui sont quantifiées et accessibles à travers chaque fichier numérique.
Ces métadonnées sont essentielles pour la conception des interfaces destinées à l’indexation, la recherche, la navigation et la représentation.

Elles se manifestent, par exemple, dans les classements par dates, la géolocalisation, ou encore la reconnaissance faciale dans les logiciels d'organisation d'images. Les métadonnées incarnent ainsi l'essence même du médium numérique, en contenant le contexte de chaque enregistrement réalisé par un outil numérique.

Au-delà de l'usage répandu des outils numériques, l'utilisation des métadonnées dans le processus de création ouvre la voie à l'invention d'un langage et d'une théorie des formes, offrant une synthèse entre contenu et apparence.

Cette conférence vise à souligner l'importance, l'impact, et la pertinence des métadonnées en tant que manifestation de la matérialité numérique dans la création architecturale et artistique contemporaine.
Les intervenants exploreront cet impact des métadonnées à différentes échelles – de l'objet artistique à la dimension architecturale, en passant par les perspectives philosophiques, les sciences humaines, et une approche géographique à une macro-échelle.

Comment se pose la question des métadonnées pour la création architecturale ?
Dans quelle mesure l’introduction des métadonnées dans la création architecturale et artistique ouvre-t-elle un nouveau paradigme formel et de conception ?

Les nouveaux enjeux architecturaux correspondant à la prise en charge des données climatiques et de développement durable peuvent-ils être traités autrement au travers des métadonnées, à la fois d'un point de vue technologique et d'un point de vue formel, pour rendre possible l'invention de nouvelles architectures ?

Toutes ces questions ont été abordées au cours de cette journée riche en discussions, qui a réuni des intervenants de divers horizons : Cloud de Grandpré, architecte et président du Réseau des maisons d’architecture • Elke Mittmann, directrice de la Maison de l’Architecture du Centre • Catherine Beaugrand, artiste, directrice de l’unité de recherche DatAData, ENSBA, Lyon • Annick Rivoire, journaliste, critique, fondatrice de la revue en ligne Poptronics • Thierry Joliveau, géographe, enseignant-chercheur à l’Université Jean Monnet, Saint-Etienne • Alexandre Monnin, docteur en philosophie de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, chercheur invité à l’IKKM à Weimar (Bauhaus-Universität) et membre du collège d’expert Open Data d’Etalab • Florian Hertweck, architecte (agence Hertweck & Devernois) et enseignant à l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles • Jacques Boulnois, architecte (agence BHPR), Orléans • Pierrick Beillevaire, Agence In Situ A&E Architecte de Singularité, Nantes.

La conférence s’inscrivait dans le cadre des colloques de la 9e édition de Archilab intitulée « Naturaliser l’architecture » et était organisée en partenariat avec le Réseau des maisons de l’architecture et Les Turbulences - Frac Centre.