Maison de l'Architecture

L’association de communauté de communes (Marche Occitane, Val d’Anglin, Argenton-sur-Creuse, Éguzon, Le Parc Naturel Régional de la Brenne) et la Maison de l’Architecture du Centre ont organisé en 2013 une exposition au Prieuré de St-Benoît-de-Sault intitulée « Toujours la vie invente, carte blanche à Gilles Clément ».

Dans ce cadre prestigieux, dont la construction remonte au Xe siècle, une carte blanche a été confiée à Gilles Clément par l’association  de communauté de communes et la Maison de l’architecture du Centre, pour une rétrospective de son œuvre.
Le  paysagiste a souhaité faire partager la singularité d’un métier qui doit prendre en compte la transformation de l’espace dans la durée sous l’action du vivant, lequel agit en toute liberté et en toute inventivité ; d’où le titre qu’il a donné à cet évènement : « Toujours la vie invente ».

L’exposition s’articule autour des trois concepts-clés de ses recherches : le Jardin en mouvement, le Jardin planétaire et le Tiers-paysage.
Elle s’enrichie de l’univers plus intime du paysagiste avec des carnets de voyage et un cabinet de curiosité.
« Une philosophie expérimentale du paysage ».

Le Jardin en mouvement, révélé par la pratique du jardinage (tout en la redéfinissant) désigne une manière d’accompagner et d’orienter la libre croissance des plantes en usant notamment de l’observation attentive de leur comportement naturel.

Le Jardin planète « Terre » comparable à l’espace clos du jardin qui réclame, de fait, les mêmes attentions par l’Homme-jardinier.

Le Tiers-paysage enfin, révèle la richesse des espaces négligés ou inexploités par une « analyse paysagère privilégiant leur biodiversité et non leur seule forme ».

Si ces trois concepts sont issus et nourris par des approches expérimentales du jardin, ils revêtent une dimension politique du fait de leur rapport direct avec des questions de société contemporaines : le renversement des modelés économiques, la conscience accrue des impératifs écologiques et celle, plus aigue acore, de la finitude spatiale sur notre planète.
Elke Mittmann, Directrice de la Maison de l’Architecture du Centre, est le commissaire de cette exposition

Gilles Clément, est né en 1943 à Argenton-sur-Creuse, dans l’Indre.
Ingénieur agronome, paysagiste, écrivain, jardinier, Gilles Clément est professeur émérite à l’École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles (ENSP). Il donne de nombreuses conférences dans le monde entier et est titulaire en 2011 de ka chaire annuelle de création artistique du Collège de France.

Il conçoit des parc, des jardins et des espaces publics.

Ses premières réalisations datent du 1972. À partir de 1977, il expérimente « le Jardin en mouvement » sur son propre terrain. Il élabore de nombreux jardins dont le parc André Citroën à Paris (en collaboration) et le jardin du domaine du Rayol, mais aussi le parc Matisse à Lille, les jardins de l’abbaye de Valloire ou les jardins du château de Blois. Plus récemment il a aménagé en région parisienne les jardins de l’Arche de la Défense et le jardin du Musée du Quai Branly.
Il est, par ailleurs, l’auteur de nombreux ouvrages théoriques sur la pratique du jardinière et paysagiste.